Retrouvez toutes les deux semaines les anecdotes, rédigées par Artips, sur l’histoire du CNRS.
Où l'on voit qu'il est parfois préférable de copier pour avancer.
… la recherche avait parfois de drôles de ressources
… Où l’on voit
que la taille compte.
Où l’on découvre un ancêtre au féminin.
Où l'on assiste à la naissance officielle du CNRS
Où l’on comprend qu’il faut sauver les savants.
Où l'on comprend qu'il faut parfois tenir coûte que coûte.
Où l'on apprend comment un aimant sauve des vies.
Jean Perrin. © BNF/Agence Meurisse - CC/PD
Où l’on voit que l’on progresse à petits pas.
Le chemin est long du projet à la chose
Molière
Juin 1930. Jean Perrin, prix Nobel de physique 1926, prend la parole devant les membres de l’Académie des Sciences. Il leur présente son grand projet : créer un organisme national pour la recherche scientifique. Le résultat ne sera pas tout à fait à la hauteur de ses attentes.
Depuis trois ans, Jean Perrin co-dirige, avec Georges Urbain, André Mayer et Pierre Girard, l’IBPC, l’Institut de biologie physico-chimique. Cette petite structure interdisciplinaire montre que le rapprochement de différents champs scientifiques ne peut être que positif pour la recherche. Il faut déployer ce principe au niveau national ! C’est ce qu’il explique à l’Académie.
Malheureusement, les pouvoirs publics refusent son idée. A la place, ils étendent les compétences et le budget d’une structure déjà existante, la CNS (Caisse nationale des sciences). Cette caisse, qui finançait les retraites des chercheurs, peut désormais attribuer des bourses aux jeunes scientifiques prometteurs… C’est un progrès, mais pas aussi important que Perrin l’espérait.
Néanmoins, parmi les premiers boursiers de la CNS, figure un jeune ingénieur. Il s’agit de Frédéric Joliot, assistant de Marie Curie à l’Institut du radium. Il obtiendra le prix Nobel de chimie en 1935, avec sa femme Irène Curie, et sera directeur du CNRS à la Libération en 1944. Le discours de Jean Perrin n’aura pas été prononcé en vain !
Texte rédigé par Artips